L’acidose ruminale subaiguë : Un problème métabolique fréquent

Qu’est-ce que l’acidose ruminale subaiguë ?

L’acidose ruminale subaiguë (SARA) est l’un des principaux problèmes nutritionnels des vaches laitières. Ce trouble métabolique se traduit par une déviation de la fermentation dans le rumen suite à une transition alimentaire et/ou une composition du régime alimentaire inadéquates. Résultant d’un déséquilibre de la flore microbienne ruminale causé par une alimentation riche en glucides fermentescibles et/ou pauvre en protéines, SARA est une menace permanente chez les vaches laitières hautes productrices.

Le pH optimal du rumen des vaches à forte production se situe entre 6 et 6,5, ce qui permet d’équilibrer la flore microbienne du rumen. Cependant, des fluctuations quotidiennes du pH ruminal sont observées, pouvant induire une dégradation des papilles ruminales de manière irréversible conduisant à une diminution de la capacité d’absorption des nutriments (Figure 1). Par conséquent, ces fluctuations quotidiennes du pH ruminal dégradent la santé et les performances zootechniques des animaux.

Figure 1: L’origine de SARA

L’acidose ruminale peut être définie comme une baisse du pH du liquide ruminal suite à une surproduction d’acides, en particulier les Acides Gras Volatils (AGV) (Nagaraja, 2016). Il existe deux formes d’acidose du rumen : l’acidose aiguë et l’acidose subaiguë (Sauvant, Reverdin, Meschy 2006). C’est cette dernière que nous allons développer.

Les micro-organismes du rumen sont très sensibles aux fluctuations quotidiennes du pH. Afin d’optimiser les performances avec une densification énergétique de l’alimentation, les vaches sont en permanence sur le fil du rasoir de SARA. Selon Peyraud et al (2006), SARA peut être décrit par un pH ruminal quotidien moyen inférieur à 6,25, fortement corrélé à l’observation d’une période de pH inférieur à 6 pendant 4 heures par jour. En effet, lorsque le pH ruminal descend en dessous de 6, l’activité cellulolytique diminue et l’activité amylolytique augmente (Figure 2). Le rumen ne fonctionne plus correctement : les fermentations ruminales sont réduites. Les bactéries cellulolytiques permettant de digérer les fibres alimentaires, la digestion devient incomplète. C’est un cercle vicieux, car si ce déséquilibre n’est pas corrigé rapidement, les activités enzymatiques des Lactobacillus continuent d’augmenter, induisant une hausse de la production de lactate et une baisse importante du pH ruminal.

Les fermentations dans le rumen continuent à ralentir jusqu’à s’arrêter complètement, et les conséquences (techniques et économiques) peuvent être dramatiques.

Figure 2: Le cercle vicieux de l’acidose. Adapté de Hernandez et al., 2014

Avec le changement des silos d’ensilage de maïs ou d’herbe, il est difficile d’avoir un régime alimentaire stable. En effet, un ensilage de maïs continue d’évoluer pendant quelques semaines après le processus d’ensilage. D’une semaine à l’autre, l’ensilage de maïs d’une même récolte peut présenter des caractéristiques différentes. Cependant, avec les faibles rendements obtenus ces dernières années, en raison de la sécheresse, il est de plus en plus difficile de laisser fermenter l’ensilage de maïs pendant 1 à 3 mois. C’est pourquoi les vaches sont nourries avec des fourrages frais qui peuvent provoquer des troubles digestifs. Par rapport à un fourrage conservé, le fourrage frais n’a pas le temps de fermenter et la stabilité de la microflore ruminale s’en trouve affectée.

C’est le même problème avec l’herbe de printemps et d’automne. En effet, l’herbe jeune est très riche en glucides rapidement fermentescibles (amidon et sucres), en azote et pauvre en fibres brutes. Très appétent pour les animaux, la consommation est rapide, ce qui réduit la salivation et augmente le risque de SARA.

Les conséquences de SARA peuvent être nombreuses et varier d’un animal à l’autre. Elles peuvent prendre la forme d’une ou plusieurs des observations visuelles énumérées dans la figure 3:

Figure 3: Comment reconnaître SARA?

Plusieurs solutions existent pour limiter SARA, notamment l’utilisation de solutions tampons pour assurer la transition alimentaire en stabilisant le pH ruminal et en garantissant l’activité du rumen. Pour réduire le risque de SARA, il est important de respecter les principes de base de l’alimentation des ruminants :

  • Effectuer des transitions alimentaires progressives
  • Fournir suffisamment d’eau
  • Assurer une consommation régulière tout au long de la journée
  • Analyser les fourrages pour obtenir un régime équilibré en énergie et en protéines
  • Utiliser des solutions tampons en continue ou pendant les phases à risque pour soutenir les animaux.

Chez Phosphea, nous nous engageons à contribuer à limiter les risques liés à SARA en proposant notre solution tampon : CALSEAPOWDER Advance.

CALSEAPOWDER Advance (CPA) est une solution naturelle 100% dérivée d’une algue rouge marine calcifiée. La structure poreuse de cette algue combinée à sa structure cristalline unique permet une forte solubilisation et une libération rapide des ions calcium et carbonate dans le rumen, pour un meilleur maintien du pH ruminal :

Figure 4: Action du CALSEAPOWDER Advance sur le pH ruminal par rapport au bicarbonate de sodium

On observe un pH ruminal moyen plus faible avec le bicarbonate de sodium (SBC) par rapport au traitement CPA. Le pH ruminal minimum obtenu avec le SBC est de 5,45, ce qui est significativement inférieur au pH ruminal minimum obtenu avec le CPA. De plus, avec le CPA, le pourcentage d’animaux dont le pH ruminal est inférieur à 5,5 est significativement plus faible qu’avec le SBC. Comme expliqué précédemment, un pH<6 pendant au moins 4 heures constitue un risque d’acidose et lorsque le pH<5,5, ce risque est élevé. Les résultats montrent que le pouvoir tampon du CPA est supérieure à celui du SBC.

CALSEAPOWDER Advance est une solution tampon de qualité permettant de maintenir le pH du rumen et de contrôler la microflore ruminale, limitant ainsi le risque de SARA (figure 5).

Figure 5 : Suivi des populations bactériennes ruminales en cas d’acidose ruminale subaiguë (SARA)
T- : Contrôle avec SARA ; COMP1 : Concurrent 1 ; COMP2 : Concurrent 2

Par rapport au contrôle négatif (T-), au calciumterrestre (CaC03), et aux autres sources de calcium marin (COMP1 et COMP2), le CPA et le SBC semblent stimuler davantage l’activité cellulolytique (Fibrobacter). La population de bactéries amylolytiques (Ruminobacter) est réduite avec le CPA, par rapport au CaC03, au SBC et aux COMP1 et COMP2. Enfin, Megasphaera est présente en plus grande quantité avec le CPA et le CaC03 par rapport au SBC et aux COMP1 et COMP2. Cette dernière bactérie est un protecteur contre SARA car elle consomme les lactates.

Pour plus d’information, n’hésitez pas à contacter notre équipe technique : technical@phosphea.com!